JUSTICE : UN MÉDECIN A LA BARRE POUR DÉLIT D’OMISSION DE PORTER SECOURS

C’est parce que les plaignants estiment que ce 28 décembre 2015, le médecin en service aux urgences du centre hospitalier de Libreville avait refusé de porter secours à leur enfant atteint de leucémie et dont le pronostic vital était engagé qu’ils ont esté en justice en vue de faire condamner ce médecin du délit d’homicide de porter secours prévu et puni par l’article 249 alinéa 2 du code pénal.
Les faits relatés lors du procès ce mercredi 15 juin au tribunal de première instance de Libreville nous rapporte les faits suivants. Ce jour du 28 décembre 2015, M. MB et sa concubine arrivent aux urgences du centre hospitalier universitaire de Libreville (CHU) avec un enfant souffrant d’une leucémie et dont l’état est critique. Ils sont alors confrontés à la lenteur et à la négligence du médecin en service ce jour. Pris de panique ils décident alors d’aller à l’hôpital El Rapha. Là-bas, ils sont renvoyé au motif que le service pédiatrique le mieux équipé serait au CHU. Sur les lieux MB et sa concubine rencontrent un médecin remplaçant qui constate simplement la mort de l’enfant. Une version aux antipodes de celle relatée par la partie défenderesse.
Le procès de ce jour soulève une question épineuse qui gangrène le service publique hospitalier au Gabon ; Celui de la responsabilité et du professionnalisme du personnel médical. Ce procès ne fera certainement pas jurisprudence mais il devrait amener à une prise de conscience collective comme l’a souligné le président d’audience. ‘’ Je vous invite à plus d’humanisme et de professionnalisme. Que ce procès permette aux uns et aux autres de prendre conscience de certaines réalités qui minent notre société. D’un côté des parents négligeant sur le suivi médical et de l’autre, un personnel médical à qui tous les reproches sont faits allant de la négligence à un manque d’hospitalité et de compassion en passant par le manque de professionnalisme’’
Les avocats de la partie demanderesse (les plaignants), dans leur plaidoirie, ont relevé un point important. Celui où l’hôpital public qui devrait sauver des vies soit un mouroir pour les populations. Et plusieurs cas illustrent cet état de fait comme le procès du jour. Pour eux, être médecin c’est un sacerdoce et l’on ne devrait pas prendre ce métier à la légère. Pour la défense, leur client, au moment des faits avait un autre cas d’urgence pédiatrique et ne pouvait le laisser au profit du nouveau cas. Cependant, leur cliente a, entre temps, ordonné aux infirmiers de placer une perfusion à l’enfant. Argument rejeté par les plaignants. Pour les avocats du docteur mis en cause, condamner leur cliente reviendrait à susciter le désamour pour la profession pour de nombreux étudiants qui voudraient s’y intéresser.
Un procès riche en débat qui a permis de comprendre l’ampleur du problème, certes vieux, des hôpitaux et ses services publics en général. Le ministère public a requis une peine de trois ans pour l’accusée.
L’affaire a été mise en délibéré et la décision sera rendue le 27 juin 2016. Les juges devraient trancher le litige conformément aux dispositions pénales.
Estrella Zang
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